Le Grand Raid 6666 est une épreuve qui impressionne les trailers, c’est un fait. Depuis sa création en 2010, les participants se donnent le mot ; la 6666 est une course de caractère, faite de rochers et de marches, qui se déroule dans un massif peu connu mais redoutable. Le Caroux, c’est son nom, est semblable à une île non répertoriée sur les cartes maritimes mais dont les récits de naufragés attestent l’authenticité et l’aspect sauvage.
Le parcours est une grande boucle dont le départ est donné à Roquebrun dit « le petit Nice », village tout en pierres, traversé d’un fleuve sinueux, l’Orb, où le climat chaud permet aux agrumes de s’épanouir généreusement. Après une traversée de garrigue parfumée, aux pentes parfois surprenantes, le trailer atteint Lamalou les Bains, station thermale, mais l’heure n’est pas aux bains !
Cette étape marque l’entrée du massif, une mise en jambe pour affronter le granite, les milliers de marches, les gouffres… A partir de Colombières sur Orb, les participants comprennent ce que signifie « Grand Raid ». Ces deux mots associés révèlent sur le terrain des paysages fantastiques. L’effort est toujours récompensé. Le voyage continue jusqu’à Andabre, puis avec la montée Chronométrée, 666m+ où il faut s’aider des deux mains pour se hisser au sommet au milieu des rochers et des genêts fleuris. Une piste permet de souffler un peu avant « l’Enchaînement de la mort ». Descendre l’Esquino d’Aze sur la roche mère, remonter les 1000 marches, descendre jusqu’à St Martin de l’Arçon par la cascade d’Albine, remonter les 450m+ en 1,5 km du col de Bartouyre et descendre la moitié du sentier des Gardes, un programme pour les durs à cuir.
Après la base vie de Mons la Trivalle, il reste 33 km et 1 700m+. Le plus dur est derrière, cependant il ne faut jamais vendre sa veste de finisher avant de l’avoir gagnée, car les sentiers de l’Hérault sont aussi beaux que difficiles. Bien préparés, les trailers avancent pourtant malgré la fatigue et se rapprochent enfin des sommets surplombants Roquebrun où, quelques 15 ou 30 heures auparavant ils s’élançaient dans cette immense aventure.